lundi 18 juillet 2016

Maman Crapaud Chameau, pourquoi refuses-tu les tests ?

l'avis de Crapaud Chameau

1) Le socle commun

Ah, le fameux socle. Ce mot qui désigne l'ensemble des connaissances et compétences censées être acquise à un certain âge. Avant d'avoir des enfants, j'aurais pu envisager que les enfants puissent, au même âge, acquérir les mêmes connaissances et compétences. Mais depuis que je suis devenue maman, j'ai réalisé que chaque enfant est différent et si l'un sera capable de lire parfaitement à 6 ans, l'autre ne le pourra qu'à 8 seulement et l'autre à 4 et ce, même si les méthodes proposées sont les mêmes pour tous. Le savoir n'est pas un liquide que l'on verse dans un récipient cérébral, c'est une envie personnelle profonde, un dépassement de soi. Je crois que Maria Montessori et Charlotte Mason ne me contrarieraient pas sur ce sujet. Penser que l'on puisse évaluer un enfant en fonction de son âge est, de mon point de vue, absurde.

2) Pédagogie contre universalité

Pour évaluer uniformément, égalitairement, il faudrait que tous les enfants soient instruits de la même manière, c'est-à-dire accepter une pédagogie universelle. L'être humain est bien trop complexe pour lui assigner une seule façon d'apprendre. L'apprentissage est fonction de tellement d'éléments qu'il est impossible d'établir une pédagogique universelle (et heureusement !), elle se fait à la carte, selon la personnalité de chacun et certainement pas dans un Ministère pour des classes de trente enfants.

3) Diversité et subjectivité

De la même manière, on ne peut accepter de se soumettre à une liste préétablie de manuels scolaires. Sélectionner des manuels d'apprentissage se fait de façon arbitraire. L'exemple le plus frappant est sans doute celui des manuels d'Histoire. Or, en fonction de sa propre appartenance éthnique, sociale, religieuse et politique, le parent est en droit de favoriser l'apprentissage correspondant le plus à son identité et à ses affinités, tout en veillant à développer l'ouverture d'esprit de ses enfants. C'est ce que l'on appelle la diversité, souvent pointée du doigt car pouvant mener à des dérives. Mais l'école est-elle à l'abri de ces dérives ? Ma propre expérience m'a montré que non. Y-a-t-il ici un lecteur n'ayant jamais eu un professeur manifestement pro-marxiste et/ou anti-clérical durant sa scolarité ? Dès lors que l'on admet l'impossibilité d'établir une liste universelle de manuels, comment évaluer égalitairement les enfants ?

4) Comparaison

Se faire évaluer, c'est se faire comparer à un échantillon, ici d'enfants de même âge, c'est-à-dire à une moyenne X selon des critères choisis. Un enfant bon en Maths, par exemple, ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'il en sait plus que la moyenne ? Est-ce que pour autant, cette force sera mise à profit ? Non, pas dans l'immédiat du moins car ce que l'on cherche, ce n'est pas de faire des petits Poincaré (ceux qui connaissent l'imposture Einstein comprendront), c'est d'amener l'enfant à acquérir des connaissances générales. Meilleur que la moyenne ou moins bon que la moyenne, ça ne veut pas dire grand chose. Au primaire, j'étais dernière de classe, en sortant du cm2 je savais à peine lire et encore moins écrire. J'ai terminé le lycée première de classe. Les statistiques de ce genre ne servent qu'à dorer l'Éducation nationale, rassurer ou inquiéter les parents et détruire la confiance en soi des enfants. Ces chiffres ne veulent rien dire. Quel est le taux de réussite du Brevet des collèges ? Il est élevé, pourtant combien de collégiens savent calculer sans calculatrice, savent rédiger un paragraphe sans faute ?


Je comprends que l'Éducation Nationale veuille se protéger d'éventuelles poursuites, elle a le devoir de s'assurer que chaque petit citoyen soit instruit. Ce n'est cependant pas à elle de déterminer ce qu'est une bonne instruction. Ici, au Québec, les Commissions scolaires évaluent le travail effectué via un portefolio, un document sur lequel figurent des échantillons de travaux scolaires, de photos... L'enfant semble-t-il fréquenter d'autres enfants ? A-t-il progressé dans ses apprentissages ? A-t-il l'air heureux et épanoui ? Voilà des questions pertinentes ! Des examens dans des établissements que l'enfant ne connaît pas, selon des procédures auxquelles il n'est pas habitué, avec des inconnus, c'est une ineptie, une moquerie, c'est rabaisser l'enfant. Et ça, c'est inacceptable.


2 commentaires:

  1. Un article en rapport avec le point 4 :
    http://focuscampus.blog.lemonde.fr/2016/07/18/bac-2016-885-de-reussite-ou-lechec-du-systeme-educatif/

    RépondreSupprimer